Pour moi, conduire, le changement est (parfois) synonyme de "forcer les gens à s'adapter à quelque chose" malgré eux : introduction d'un nouveau logiciel, nouvelle organisation, introduction d'un nouveau mode de communication = conduite de changement à mettre place. La conduite du changement est souvent érigée comme une méthode à suivre avec des étapes pour "faire changer". Avec pour conclusion un peu hâtive que "les gens sont réfractaires au changement"...
Derrière tout cela, n'y a t'-il pas une certaine hypocrisie à forcer à faire aux collaborateurs des choses qui leur semblent contre productives et sans aucun sens? Bien sur, je force le trait, car conduite du changement est aussi synonyme d'expliquer, rassurer (ou tenter de le faire) etc.... Pour autant, on ne résume souvent la conduite du changement qu'à des techniques de communication, un plan de communication, des rétroplanning, des réunions collectives etc.
Aujourd'hui et selon moi, la conduite du changement doit également être appliquée aux dirigeants pour aborder un monde nouveau qui fait éclater la prévalence de l'humain dans l'économie. Ne pourrait on pas repartir du bon sens que je crois être dans chacun d'entre nous pour repartir du bon pied et conduire le changement d'un nouveau modèle économique tous ensemble (et non pas faire changer les gens)?
Pour moi aujourd'hui, la conduite du changement prend tout son sens qu'il soit pour les collaborateurs d'une entreprise mais aussi pour les dirigeants.
Si on se base sur les études scientifiques et notamment les neurosciences, conduire le changement c'est
- accepter qu'il faut du temps à chacun d'entre nous pour changer leurs habitudes: comment voulez vous que dans un monde ou tout va trop vite, ou l'idée de l'immédiateté prévaut, les personnes changent du jour au lendemain leurs comportements. Selon les neurosciences il faut un minimum de 8 semaines pour que nos comportements changent durablement et soient ancrés dans de nouvelles habitudes.
- partager une vision et donner du sens
- écouter les besoins des collaborateurs : chacun d'entre nous a besoin de se réaliser dans le travail, mais par des manières différentes. Selon Eric Berne, la motivation est déclenchée si 3 besoins sont réunis : la reconnaissance des compétences, l'autonomie et le besoin d'être en lien.
- accepter de ne pas vouloir tout contrôler : favoriser l'autonomie et laisser les collaborateurs proposer. Sur le terrain, ils en savent parfois plus que nous pour proposer les bonnes solutions.
Et si, conduire le changement c'était revenir à écouter des besoins fondamentaux, qui satisfassent toutes les parties prenantes de l'entreprise, tout en favorisant le renouveau économique?
La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux idées anciennes
Écrire commentaire